mercredi 20 juin 2012

Projet de protection et suivi des éléphants dans le complexe « WAP » et ses zones annexes : Vers la réduction des conflits hommes-éléphants au Bénin

« Suivre et cartographier les mouvements des éléphants, ceci pour améliorer la gestion des populations d’éléphants, la gestion de leur habitat et la gestion des conflits hommes-éléphants dans le complexe WAP et ses zones annexes ». Telle est la principale mission du Dr. Ir. Etotépé  Sogbohossou et ses collaborateurs  à travers la mise en œuvre du programme de monitoring des girafes et des éléphants dans le complexe WAP. Par l’entremise d’une rencontre, Dr. Sogbohossou fait ici  un tour d’horizon sur la présentation générale du programme sans occulter de souligner l’impact sur le Bénin.

Chargée d’un programme de monitoring des girafes et des éléphants dans le complexe WAP, Dr. Sogbohossou est  écologiste à African Wildlife Foundation (AWF). Organisation non gouvernementale  internationale basée à Nairobi au Kenya, AWF travaille dans un concept unique dénommé « heartland». Un heartland  est un paysage identifié comme exceptionnel, essentiel à la conservation des ressources naturelles. Il combine souvent des parcs nationaux, des villages riverains et terres privées. Plusieurs « heartlands » sont transfrontaliers. Il y en a neuf (9) dont le dernier créé est le « heartland » du WAP, le seul actuellement en Afrique de l’Ouest. A travers ces « heartlands », AWF essaye  d’intervenir dans trois (03) grands domaines d’actions. Il s’agit de la conservation des espèces de la faune, la conservation des habitats et enfin le renforcement des capacités des populations humaines et l’amélioration du niveau de vie des hommes.

Améliorer la gestion des populations d’éléphants….l’enjeu du programme

Avant de présenter le projet, Mme  Sogbohossou a fait savoir que le complexe WAP est l’ensemble formé par le parc W du Bénin, Burkina Faso et Niger, le parc de la Pendjari au Bénin, les réserves de faune de Arly, Pama et Singou au Burkina Faso et leurs zones annexes.
 Selon elle, le projet concerne le suivi des populations d’éléphants et de girafes dans le complexe WAP et ses zones annexes. « L’éléphant et la girafe sont des mammifères qui nécessitent de grands espaces pour bien vivre, qui se déplacent beaucoup ce qui les met souvent en compétition avec les hommes », a-t-elle justifié avant de préciser que ce sont des animaux charismatiques, dont l’importance pour le maintien de notre biodiversité n’est plus à démontrer, donc un patrimoine à protéger.
 Tandis que les éléphants sont dans la région confinés aux parcs, peu nombreux, le Niger a su conserver les dernières girafes d’Afrique de l’Ouest dans les villages. Dans cette phase pilote, ce sont la Réserve de Biosphère de la Pendjari au Bénin, le Parc du W Burkina Faso et la zone girafe au Niger qui sont visés.
Dr. Sogbohossou a affirmé qu’au Bénin, le projet se limite au suivi des éléphants. Il vise globalement à suivre et cartographier les mouvements des éléphants, ceci pour améliorer la gestion des populations d’éléphants et de leur habitat, ainsi que la gestion des conflits hommes-éléphants dans la région. Les écogardes, le staff du parc, appuyés par des étudiants aideront à collecter des données sur la distribution et l’écologie des éléphants. Les dégâts que les éléphants causent dans les champs seront suivis aussi à l’aide des étudiants et de préférence l’appui des associations locales.

Financé par une fondation suédoise, la Swedish Postcode Lottery Foundation et la Fondation MAVA pour la Nature, Suisse à travers AWF, le programme sera exécuté en étroite collaboration avec la direction du parc national de la Pendjari, la Faculté des sciences agronomiques de l’université d’Abomey-Calavi  (Fsa), le Centre national de gestion des réserves de faune (Cenagref). Autant que possible, les associations locales, les Avigref au Bénin seront impliquées. Quelques étudiants profiteront du projet pour faire leurs travaux de recherche de fin d’études.

Des retombées du projet à court et  long  terme………. 
Le projet contribuera à améliorer la capacité de la direction du parc national de la Pendjari à collecter et gérer les données sur les éléphants pour une meilleure conservation de ces populations. Le parc bénéficie aussi d’un soutien matériel puisque quelques équipements ont été donnés (GPS, tentes, appareil photo…) pour faciliter quelque peu le suivi.  Il est prévu que soit élaboré avant la fin de cette phase une stratégie de gestion des conflits hommes-faune qui servira de base à toutes les projets ultérieurs qui viseront à aider les populations locales à réduire leurs interactions avec les éléphants et à mieux bénéficier de cette ressource.
L’impact du projet sur la population riveraine, les espèces  ciblés et le Bénin…………. 
On ne peut pas conserver ce que l’on ne connait pas ! En plus des retombées déjà évoquées, le projet permettra de mieux gérer les populations d’éléphants du complexe, et par ricochet tous les autres animaux qui partagent le même habitat donc tout le complexe.  Il contribuera aussi à réduire les conflits hommes-éléphants, qui bien que déjà une préoccupation des Avigref et du parc, semblent croissants ces dernières années. Chaque année, les éléphants sortent de l’aire protégée pour détruire les champs des paysans qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts. Le projet aidera à mieux comprendre ce qui détermine les mouvements des éléphants vers les champs. Cela pourra servir de base à toute action ultérieure de gestion des conflits.
 Le  plan de suivi après l’échéance du programme …………….
 Parlant de cette problématique, Dr. Sogbohossou a précisé qu'en général que l’Ong  « AWF »quand elle commence à travailler dans une zone y reste aussi longtemps que possible. Si tout se passe bien, au fur et à mesure du projet, du financement sera recherché pour développer des nouvelles activités avec l'administration du parc et les populations.

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