vendredi 25 juillet 2014

Rencontre avec la plasticienne béninoise Edwige Aplogan: « J’ai pris justement comme matière le plexiglas pour faire un Lègba lumineux, transparent, pas un Lègba qui fait douter.. » dixit Edwige Aplogan



Edwige Aplogan
Même si ses œuvres ont considérablement évolué, ces quinze (15) dernières années, cela m’en demeure pas moins vrai  que, la plasticienne béninoise, Edwige Aplogan se démarque aujourd’hui de ses pairs nationaux. Et ceci, à travers l’utilisation d’une nouvelle matière, qui vient révolutionner son art. Il s’agit du Plexiglas. Cette matière en plastique est soigneusement sculptée par l’artiste en vue de donner parfois naissance à des entités dont l’essence est identifiable dans la culture béninoise : Des Totems (Le Lègba).



Vit et travaille à Paris, Edwige Aplogan est l’une des rares perles, qui fait la  fierté du Bénin sur le plan international dans le domaine des arts plastiques. Juriste de formation, Edwige Aplogan, malgré le poids de l’âge (très proche de la soixantaine) et une morphologie frêle, dégage au quotidien une énergie débordante pour surprendre, questionner et parfois laisser pantois le monde face à son art. C’est ainsi qu’elle a uni des matériels tels que : fils électriques, fils de fer et le Plexiglas pour présenter un « Bénin-Futuriste » en 2009 lors du projet « Bénin 2059 » de la fondation Zinsou.


 
Le Lègba

Curieusement, la plasticienne est allée un plus en arrière pour chercher l’essence même de la culture béninoise. Elle pense c’est le vodoun. «  L’essence du vodoun est même le Lègba. La représentation de Lègba est à  la fois personnage, dieu, à la fois médiateur entre le prêtre, le vodounon,  et la divinité » a-t-elle confié. Elle soutient que le Lègba est le messager, le protecteur, le défenseur. « J’ai pris ce totem, comme symbole du futur. Cette symbolisation du futur m’a emmené à étudier un peu plus cette religion qu’en fait je ne connaissais pas  et je me suis aperçue  que c’était une réelle culture » a-t-elle expliqué. Elle estime, qu’il y a tout dans le vodoun entre tout ce qui est : connaissance médicinale, connaissance de la nature et connaissance des astres. « C’est vraiment impressionnant et une culture extrêmement riche » a reconnu la plasticienne. « Il y a d’autres qui ont pensé que le Lègba est sinistre, etc…….. J’ai pris justement comme matière le plexiglas pour faire un Lègba lumineux, transparent, pas un Lègba qui fait douter, qui te fait peur ». Cette façon de représenter le Lègba emporte la plasticienne dans un univers de nouvelles tendances : L’art utopie. Il s’agit en réalité d’aller plus loin dans sa création. A noter qu’Edwige Aplogan est attendue ce samedi 26 Juillet 2014 à la bibliothèque du musée d’art et de la vie active (Mava) pour une séance de lecture. Elle sera face aux acteurs culturels, notamment les jeunes plasticiens béninois pour  des échanges relatifs au perfectionnement de leurs créations.


Par Rodéric DEDEGNONHOU, Journaliste à l’AGENCE BENIN PRESSE  

1 commentaire:

Marcel KPOGODO a dit…

Bel article, Rodéric !

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