Edwige Aplogan |
Même si ses
œuvres ont considérablement évolué, ces quinze (15) dernières années, cela m’en
demeure pas moins vrai que, la
plasticienne béninoise, Edwige Aplogan se démarque aujourd’hui de ses pairs
nationaux. Et ceci, à travers l’utilisation d’une nouvelle matière, qui vient
révolutionner son art. Il s’agit du Plexiglas.
Cette matière en plastique est soigneusement sculptée par l’artiste en vue
de donner parfois naissance à des entités dont l’essence est identifiable dans
la culture béninoise : Des Totems (Le Lègba).
Vit et
travaille à Paris, Edwige Aplogan est l’une des rares perles, qui fait la fierté du Bénin sur le plan international
dans le domaine des arts plastiques. Juriste de formation, Edwige Aplogan,
malgré le poids de l’âge (très proche de la soixantaine) et une morphologie
frêle, dégage au quotidien une énergie débordante pour surprendre, questionner
et parfois laisser pantois le monde face à son art. C’est ainsi qu’elle a uni
des matériels tels que : fils électriques, fils de fer et le Plexiglas
pour présenter un « Bénin-Futuriste » en 2009 lors du projet
« Bénin 2059 » de la fondation Zinsou.
Curieusement,
la plasticienne est allée un plus en arrière pour chercher l’essence même de la
culture béninoise. Elle pense c’est le vodoun. « L’essence du vodoun
est même le Lègba. La représentation de Lègba est à la fois personnage, dieu, à la fois médiateur
entre le prêtre, le vodounon, et la
divinité » a-t-elle confié. Elle soutient que le Lègba est le messager, le
protecteur, le défenseur. « J’ai pris ce totem, comme symbole du futur.
Cette symbolisation du futur m’a emmené à étudier un peu plus cette religion
qu’en fait je ne connaissais pas et je
me suis aperçue que c’était une réelle
culture » a-t-elle expliqué. Elle estime, qu’il y a tout dans le vodoun
entre tout ce qui est : connaissance médicinale, connaissance de la nature
et connaissance des astres. « C’est vraiment impressionnant et une culture
extrêmement riche » a reconnu la plasticienne. « Il y a d’autres qui ont pensé que le Lègba est sinistre, etc…….. J’ai pris justement comme matière le
plexiglas pour faire un Lègba lumineux, transparent, pas un Lègba qui fait
douter, qui te fait peur ». Cette façon de représenter le Lègba
emporte la plasticienne dans un univers de nouvelles tendances : L’art
utopie. Il s’agit en réalité d’aller plus loin dans sa création. A noter
qu’Edwige Aplogan est attendue ce samedi 26 Juillet 2014 à la bibliothèque du
musée d’art et de la vie active (Mava) pour une séance de lecture. Elle sera
face aux acteurs culturels, notamment les jeunes plasticiens béninois pour des échanges relatifs au perfectionnement de
leurs créations.
Par Rodéric DEDEGNONHOU, Journaliste
à l’AGENCE BENIN PRESSE
1 commentaire:
Bel article, Rodéric !
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