Chargée d’un programme de monitoring des girafes et
des éléphants dans le complexe WAP, Dr. Sogbohossou est écologiste à
African Wildlife Foundation (AWF). Organisation non
gouvernementale internationale basée à Nairobi au Kenya, AWF
travaille dans un concept unique dénommé « heartland». Un
heartland est un paysage identifié comme exceptionnel, essentiel à
la conservation des ressources naturelles. Il combine souvent des parcs
nationaux, des villages riverains et terres privées. Plusieurs
« heartlands » sont transfrontaliers. Il y en a neuf (9) dont le
dernier créé est le « heartland » du WAP, le seul actuellement en
Afrique de l’Ouest. A travers ces « heartlands », AWF
essaye d’intervenir dans trois (03) grands domaines d’actions. Il
s’agit de la conservation des espèces de la faune, la conservation des habitats
et enfin le renforcement des capacités des populations humaines et
l’amélioration du niveau de vie des hommes.
Améliorer la gestion des populations
d’éléphants….l’enjeu du programme
Avant de présenter le projet,
Mme Sogbohossou a fait savoir que le complexe WAP est l’ensemble
formé par le parc W du Bénin, Burkina Faso et Niger, le parc de la Pendjari au Bénin,
les réserves de faune de Arly, Pama et Singou au Burkina Faso et leurs zones
annexes.
Tandis que les éléphants sont dans la région confinés
aux parcs, peu nombreux, le Niger a su conserver les dernières girafes
d’Afrique de l’Ouest dans les villages. Dans cette phase pilote, ce sont la
Réserve de Biosphère de la Pendjari au Bénin, le Parc du W Burkina Faso et la
zone girafe au Niger qui sont visés.
Dr. Sogbohossou a affirmé qu’au Bénin, le projet se
limite au suivi des éléphants. Il vise globalement à suivre et cartographier
les mouvements des éléphants, ceci pour améliorer la gestion des populations
d’éléphants et de leur habitat, ainsi que la gestion des conflits
hommes-éléphants dans la région. Les écogardes, le staff du parc, appuyés par
des étudiants aideront à collecter des données sur la distribution et
l’écologie des éléphants. Les dégâts que les éléphants causent dans les champs
seront suivis aussi à l’aide des étudiants et de préférence l’appui des
associations locales.
Financé par une fondation suédoise, la Swedish
Postcode Lottery Foundation et la Fondation MAVA pour la Nature, Suisse à
travers AWF, le programme sera exécuté en étroite collaboration avec la
direction du parc national de la Pendjari, la Faculté des sciences agronomiques
de l’université d’Abomey-Calavi (Fsa), le Centre national de gestion des
réserves de faune (Cenagref). Autant que possible, les associations locales,
les Avigref au Bénin seront impliquées. Quelques étudiants profiteront du
projet pour faire leurs travaux de recherche de fin d’études.
Des retombées du projet à court et long
terme……….
Le projet contribuera à améliorer la capacité de la
direction du parc national de la Pendjari à collecter et gérer les données sur
les éléphants pour une meilleure conservation de ces populations. Le parc
bénéficie aussi d’un soutien matériel puisque quelques
équipements ont été donnés (GPS, tentes, appareil photo…) pour faciliter
quelque peu le suivi. Il est prévu que soit élaboré avant la fin de
cette phase une stratégie de gestion des conflits hommes-faune qui servira de
base à toutes les projets ultérieurs qui viseront à aider les populations
locales à réduire leurs interactions avec les éléphants et à mieux bénéficier
de cette ressource.
L’impact du projet sur la population riveraine, les
espèces ciblés et le Bénin………….
On ne peut pas conserver ce que l’on ne connait
pas ! En plus des retombées déjà évoquées, le projet permettra de mieux
gérer les populations d’éléphants du complexe, et par ricochet tous les autres
animaux qui partagent le même habitat donc tout le complexe. Il
contribuera aussi à réduire les conflits hommes-éléphants, qui bien que déjà
une préoccupation des Avigref et du parc, semblent croissants ces dernières
années. Chaque année, les éléphants sortent de l’aire protégée pour détruire
les champs des paysans qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts. Le projet
aidera à mieux comprendre ce qui détermine les mouvements des éléphants vers
les champs. Cela pourra servir de base à toute action ultérieure de gestion des
conflits.
Le plan de suivi après l’échéance
du programme …………….
Parlant de cette
problématique, Dr. Sogbohossou a précisé qu'en
général que l’Ong « AWF »quand elle commence à
travailler dans une zone y reste aussi longtemps que possible. Si tout se passe bien, au fur et à mesure du projet, du
financement sera recherché pour développer des nouvelles activités avec l'administration du parc et les populations.
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