Charly Djikou |
Après
quatre (04) semaines de résidence de
création des œuvres d’arts plastiques
autour de la thématique « Hwenùxo » ou « L’histoire du Temps »
en français, les deux plasticiens béninois, Rafiy Okéfolahan (Peintre)
et Charly Djikou (Sculpteur de Pierre) ont partagé avec les visiteurs
les fruits de leur labeur. Le vernissage des œuvres exposées a été effectif
le jeudi 13 novembre dernier, à l’espace
culturel « Le Centre » de Lobozounkpa, en présence de plusieurs
invités.
C’est parti
pour deux (02) mois d’exposition des
œuvres d’arts plastiques de Rafiy Okéfolahan (Peintre) et Charly Djikou (Sculpteur de Pierre).
Au-delà de la bibliothèque, l’espace culturel « Le Centre » de
Lobozounkpa accueille pour le bonheur des visiteurs, des œuvres d’arts
plastiques à découvrir durant deux (02)
mois.
Cette exposition, fruit d’une résidence de création, offre à tout venant,
une quinzaine de toiles du peintre béninois Rafiy Okéfolahan et des sculptures
en pierre de Charly Djikou. Soigneusement
installées les unes à côtés des autres, ces œuvres (Toiles et Sculptures)
montrent le véritable travail réalisé par les deux artistes. Même s’ils ont
essayé de travailler autour de la thématique « Hwenùxo », chacun porte son
regard particulier sur ce qui lui est relatif. Au cœur de son travail, Rafiy a
abordé un travail dénommé « Les KAMIKASES
URBAINS ». Des Kamikazes
qu’il caricature par les ‘’Transporteurs
d’essence frelatée ‘’ de Cotonou. « C’est juste pour attirer une nouvelle
fois l’attention de tout le monde sur ce phénomène, qui bien profitable à
la population, tue la même population en
cas d’imprudence »,a –t-il dit, pour justifier le travail. Le
trafic d’essence frelatée au Bénin, selon ses propos, interpelle tous
les acteurs de la société et montre combien de fois le problème de chômage se
pose avec acuité au Bénin. « Il faut réaliser un travail profond dans
ce sens afin de limiter les dégâts causés par ce travail », a-t-il
préconisé. Unissant la rouille, peinture à huile, charbon, le marc de café, le bois, et de vives couleurs, Rafiy emporte
dans un univers d’incendies, des
brûlés au 03ème degré, des
corps calcinés …etc provoqués par les
trafiquants d’essence frelatée. Entre l’abstrait et le figuratif, Rafiy agit
surtout les couleurs vives (Le Rouge, le jaune, le blanc, le bleu et l’orange)
afin de véhiculer son message. Il va loin en proposant également une
installation. Elle est composée des bouteilles en plastique (parfois vide ou
remplies d’essence frelatée), au centre de laquelle, on aperçoit les images
montrant une série de dégâts occasionnés par ce produit. Parlant Charly
Djikou, il a surtout fait bonne figure par des faits quotidiens. Parmi la
vingtaine de pièces exposées, Charly laisse découvrir, Une sculpture qui montre
une ‘’Grande Gueule’’, les ‘’Larmes de
la pierre noire’’, le ‘’Personnage à tête d’oiseau’’, les ‘’Cicatrices’’ et la ‘’Vie sans l’amour’’. Pour lui, chaque
œuvre sculptée raconte l’histoire du présent dont l’aisance sort du passé. Les
sculptures en pierre de Charly laissent transparaître un désir d’ornement mais
elles vont au-delà de cet aspect. Elles fascinent et séduisent tout visiteur en
face de les contempler. Charly propose aussi une installation dont les pierres
et lumières font bons ménages.
QUELQUES
IMPRESSIONS DES INVITES
« Mais…de
très bonnes impressions. C’est un
travail remarquable qui a été fait. L’institut français est toujours présent aux côtés des artistes
dès qu’il y a quelque chose qui se fasse
au niveau des arts visuels, nous sommes
présents pour les soutenir. Mais…c’est
un travail très intéressant, le sculpteur Charly m’impressionne. C’est la première
fois que je découvre son travail. C’est vrai
que ce n’est pas un travail qui est très répandu au Bénin : la
sculpture sur pierre, puis c’est
vraiment intéressant. Et puis, bon Rafiy, on le connait déjà par son travail.
Il est sur cette thématique depuis deux ans, donc je connaissais déjà, ce
n’était pas une surprise. Par contre Charly, je ne connaissais pas son travail.
Ça m’a particulièrement frappé. Nous
sommes partants à monter des collaborations avec ce centre. Ce centre offre un
espace très intéressant pour les résidences de création, que nous n’avons pas à
l’institut. A l’avenir, je pense qu’il y aura beaucoup de choses à faire. »
Yaba BANTOLE, Fonctionnaire des affaires
étrangères à la retraite.
« Je
suis très émerveillé. C’est première fois que je viens au centre. Je ne savais
pas qu’il y avait un tel espace dans notre bonne ville de Calavi. On m’a dit
que c’est la mairie qui a mis le terrain
à disposition et en coopération avec quelques expatriés. Ils ont réalisé les
bâtiments que nous avons devant nous. Je suis très enchanté de voir que petit à
petit, les béninois commencent par s’intéresser à la culture et l’art. Rafiy et Charly, je les connais, il
y a quelques temps. Charly, il y a près de 20 ans et Rafiy, trois ou quatre
(04) ans. Ce sont des artistes que j’aime et j’apprécie beaucoup. Ce que je
viens de découvrir ici, cela
témoigne de leur créativité et mérite
encouragement. On peut les encourager par de petits conseils et quelques matériels d’acquisition »
Noel Vitin, agent à l’institut français de Cotonou
« Je
commence par parler d’abord du centre. Comme moi personnellement j’ai
l’habitude de le dire, si on peut avoir dix, plusieurs centres dans les
quartiers, si chaque quartier peut avoir un centre, ça va être très bon, ça va
faire évoluer encore l’art, ça va faire que les élèves qui sont dans ces
quartiers verront ce qu’est l’art. Je crois que, jusqu’au jour d’aujourd’hui,
j’ai l’impression qu’au cours de la présentation des pièces de théâtre, les
vernissages, il y a moins de personnes qui s’intéressent à la culture. Donc,
avec la multiplication des centres dans les quartiers, ça va éduquer les élèves, le quartier, et je crois que les
gens verront l’importance que l’art joue. Maintenant, la résidence. C’est une
résidence d’un mois de jeunes artistes que je connaissais avant. Je le connaissais Rafiy mais je n’ai jamais
vu Charly tailler la pierre. J’avoue que c’est vraiment impressionnant. Il
paraît qu’en un mois, il a taillé au
moins une dizaine ou une vingtaine de pierres. Ce n’est pas taillé n’importe
coups, c’est bien fait et c’est du boulot à encourager. Je demande à tout le
monde de faire un tour au centre pour voir ce qui est produit »
Par Rodéric DEDEGNONHOU, Journaliste
à l’AGENCE BENIN PRESSE
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire