Fortuné DEGBEGNI |
Promoteur culturel très actif au Bénin et dans la sous
région, M. Fortuné Dègbégni, depuis 2005 s’efforce à redorer le blason du
concours national de beauté miss-Bénin. Après avoir organisé neuf (09) éditions
dudit concours avec succès, malgré l’éternelle difficulté financière, M.
Fortuné Dègbégni, via l’association culturelle
Miss-Bénin (Acmb) se prépare
activement depuis novembre dernier, pour organiser l’édition 2015 de la
grande messe de la beauté béninoise. A
travers cet entretien, M. Fortuné Dègbégni, toujours dans la folie de
détermination, d’abnégation et de porter loin la biennale sur la scène
internationale, fait le bilan des 09 dernières éditions du concours sans
oublier d’évoquer la polémique relative aux réformes qu’ont annoncé certains
détracteurs par des journaux interposés.
Présentez-vous aux
lecteurs en précisant surtout vos domaines d’intervention au-delà de
Miss-Bénin.
« Je réponds au nom de Fortuné DEGBEGNI, actuel Président de
l’Association Culturelle Miss Bénin et par conséquent Président du Comité Miss
Bénin. Avant de reprendre l’organisation de Miss Bénin, j’ai occupé successivement
pendant plus de 10 années les responsabilités suivantes :
q
Concepteur
et monteur graphique ;
q
Directeur
des Opérations ;
q
Producteur
Exécutif Délégué et Producteur Exécutif au sein de KORA Entertainment S.A. en
Afrique du Sud, et aussi pour Miss Malaïka ;
q
Concessionnaire
régional pour l’Afrique de l’Ouest de Miss Malaïka ;
q
Président
du Comité d’organisation de Miss Malaïka
Bénin en 2002. Pour mémoire, au terme de cet événement, trois (03)
béninoises ont représenté le Bénin à ce grand rendez-vous de la beauté au
Zimbabwé en 2002, et l’une a été
finaliste ».
Votre comité a organisé
successivement 09 éditions du concours miss-Bénin. Que
pouvons-nous retenir de cette aventure en termes de
bilan ?
« Voici la situation :
1.
les
neuf (09) éditions passées de Miss Bénin n’ont pas été émaillées de scandales,
2.
Le
bilan est considérablement positif sur le
plan humain, culturel, socio-économique et événementiel.
3.
Sur
le plan humain, les filles qui ont
effectivement participé au Concours Miss Bénin depuis 2006, sont au nombre de 324.
Meme non retenues comme lauréates, ces
filles capitalisent aujourd’hui leurs expériences sur le plan humain et
professionnel.
4.
Sur
le plan culturel, avec l’évènement Miss Bénin réalisé de manière rigoureuse et
qualitative, l’espace culturel Béninois dispose d’un produit devenu
incontournable. Miss Bénin donne l’occasion a plusieurs artistes béninois chorégraphes, musiciens, décorateurs,
plasticiens, danseurs, d’utiliser cette vitrine pour se faire connaitre, se
confirmer, s’affirmer et se vendre. Notre évènement culturel offre aussi la
possibilité aux techniciens de l’industrie culturelle de progresser à travers la régie lumière, la régie son, le
cadrage des photos et le tournage des séquences. Miss Bénin permet aussi aux
télévisions de la place de fidéliser uneaudiencefidéliséeà la beauté. Miss
Bénin est donc un puissant promontoire culturel.
5. Sur le plan socio-économique, au terme de
chaque édition, les lauréates sont reparties avec leurs lots. Ce qui
représente, neuf (09) jeunes béninoises
avec un statut social
radicalement changé. Aujourd’hui, plusieurs d’entre elles vivent à l’étranger ; celles qui résident au
Bénin, continuent d’utiliser chacune, la
voiture qu’elles ont gagnée grâce à Miss Bénin. Même les prestataires et leurs
familles ont pu bénéficier du gain de
leur travail.
6.
Sur
le plan évènementiel, tous les acteurs et les prestataires de services qui ont
œuvré avec le Comité sur chaque édition ont acquis de l’expérience. Ce qui a
permis au Bénin d’avoir des acteurs de la scène mieux aguerris.
7.
Au-delà
de ces aspects quantifiables, il y a les objectifs majeurs que nous avons
atteints qui sont :
a.
toiletter
l’évènement Miss Bénin ;
b.
préserver
les acquis ;
c.
susciter
la participation des béninoises qui satisfont aux critères ;
d.
puisassurer
une organisation d’un standard supérieur à ce que les ressources disponibles
nous permettraient de réaliser ».
Au-regard de ce bilan,
êtes-vous satisfaits ? « Sur le plan moral, l’Association Culturelle Miss Bénin (ACMB) éprouve une satisfaction légitime. Convaincus de la justesse de l’entreprise Miss Bénin, nous sommes fiers de cette satisfaction morale. Depuis 9 ans avez-vous entendu ce qu’on entendait facilement avant : « ma fille a été chosifiée », « je suis harcelée », « la gagnante était connue à l’avance », « c’est leurs petites copines qui sont toujours couronnées ». Sur le plan financier, ce n’est pas encore l’eldorado. Le financement du secteur culturel n’est guère enviable, et chacune des neuf (09) éditions s’est soldée par un déficit important. Heureusement que l’appréciation de l’opinion publique est un baromètre qui nous permet de jauger du niveau de la tâche abattue et cela est un tant soit peu galvanisant.Au moins nous sommes convaincus de contribuer dans la mesure de nos moyens, au développement culturel de notre pays. »
Monsieur, Fortuné Dégbègni,
certaines personnes ont annoncé par des journaux interposés en
novembre dernier que l’évènement souffre des maux liés à la visibilité et la
compétitivité de l’élue sur la scène internationale. Ces personnes vont plus
loin en annonçant les couleurs de probables réformes au
niveau du concours miss-Bénin. Quelle est votre
réaction par rapport à ces faits évoqués ?
« Nous avons effectivement lu dans un journal de la place, un
article qui, loin de soutenir les efforts et les sacrifices consentis pour une
meilleure perception et une meilleure organisation de cet événement culturel,
s’est appesanti sur les déficiences dues aux manques de ressources financières
et non au caractère professionnel puis à l’expérience ainsi qu’à la qualité morale des membres du Comité
d’Organisation. La critique est facile pour qui ne se joint pas à l’œuvre.
Remédier au déficit de communication et assurer la compétitivité de l’élue sur
la scène internationale font partie des objectifs que nous nous sommes fixés.
Nous savons tous que « Paris n’a pas été construit en un jour ».
Considérant la perception du citoyen lambda sur Miss Bénin aujourd’hui, force
est de reconnaître que beaucoup de tâches ont été abattues. Selon les avis des
membres de l’Association, qui savent très bien de quoi il est question, s’il y
a des reformes envisageables, elles ne peuvent être que financières. Toute
autre forme de réforme sera superflue et injustifiée ».
Le processus de la 20ème
édition du concours miss-Bénin est enclenché depuis octobre dernier. Que
comptez-vous faire pour améliorer cette nouvelle ère de l’évènement ?
« A chaque édition, nous apportons des innovations, et par la
même occasion, nous nous attelons à atteindre un ou plusieurs objectifs selon
les ressources financières que nous parvenons à mobiliser. Pour cette édition
2015, qui représente la 10ème édition qu’organisera l’actuel Comité,
nous avons décidé de corriger le déficit en communication et d’imprimer un tout
nouveau format à l’événement Miss Bénin. Peut-être que ceux qui sont derrière
l’article en question ont eu vent de nos objectifs sur cette édition et ont
voulu s’attribuer le crédit de cette démarche. Comme je l’ai dit plus tôt, La
majorité de nos actions est en corrélation directe avec les ressources que nous
parvenons à mobiliser ».
Avant de revenir à cette
énorme affaire de réformes, dites-nous comment votre structure a reçu le brevet
(La licence) du concours miss-Bénin ?
« Une longue histoire sur laquelle je ne saurai revenir dans les
moindres détails. Il faut juste retenir, qu’au lendemain de Miss Bénin 2005,
plus personne ne voulait toucher à Miss Bénin. Fort de mon expérience dans
l’organisation des KORA et de Miss Malaïka, j’ai demandé à reprendre en main
l’organisation de Miss Bénin. Les responsables en charge de la Culture, au vu
de mon expérience, m’ont demandé d’attendre, le temps de s’assurer que le
Comité d’organisation de l’édition 2005, ou tout autre structure n’était plus
intéressée. Il a fallu attendre Juillet 2006 pour que me soit confiée
l’organisation ».
Nous avons même appris que
des collaborateurs très proches du ministre chargé de la culture sont impliqués
dans cette manœuvre. Pensez-vous qu’ils rendent la tâche facile au ministre ?
« Il serait hypocrite de ne pas reconnaître que cet article nous
a surpris et choqué. Nous sommes convaincus du soutien du Ministre de la
Culture et de ses Collaborateurs à Miss Bénin. Quelles que soient leurs
intentions, les initiateurs de cette manœuvre ont desservi le Ministère de la
Culture. Ils sont très peu conscients
des conséquences de leur acte et veulent effacer le résultat de plusieurs
années d’efforts ainsi que de sacrifices
consentis pour la renaissance du Label Miss Bénin. Heureusement que nombreux de
ceux qui ont lu l’article, n’y ont pas cru. Bien loin d’être un label qui se
meurt, Miss Bénin est un Label qui croît, qui s’affirme ».
Qu’est-ce qu’on vous
reproche concrètement aujourd’hui ?
« Selon l’article, il nous est reproché de ne pas communiquer
assez sur l’événement et l’absence des Miss Bénin parmi les lauréates des
concours de beauté étrangers auxquelles elles participent. Au sein de l’ACMB,
nous savons qu’il n’y a pas d’ascenseur pour le succès et nous nous évertuons à
gravir les marches vers le succès en travaillant. Les fruits de nos efforts
commencent d’ailleurs à apparaître. Pour la première fois, le Bénin à travers
la 2ème Dauphine de Miss Bénin, a gagné la couronne de Miss Naïades.
Les personnes qui ont assisté à cette élection vous diront combien elles
étaient fières d’être béninoises le soir du 15 novembre passé, dans la salle
rouge du au Palais des Congrès. Nous participons de manière régulière à Miss
CEDEAO, et à d’autres concours sur le plan régional. Nous envisageons pour 2016
de faire représenter le Bénin à un évènement entre Miss World et Miss Univers ».
Dites-nous l’apport
financier du gouvernement béninois dans le processus organisationnel du
concours Miss-Bénin pour priser aujourd’hui l’évènement ?
« Nous ne cesserons de remercier le gouvernement pour le soutien
financier et moral qu’il accorde à l’organisation de Miss Bénin. Ce soutien
n’est pas fixe. Selon les années il peut être plus ou moins encourageant.
Cependant, nous souhaitons que le gouvernement considère à la hausse, son
soutien à l’organisation de Miss Bénin pour nous permettre dans un premier
temps, d’organiser un événement qui fera notre fierté à nous tous, et par
conséquent nous mènera, hors de nos frontières, sur les premières marches des
rendez-vous culturels de la beauté et de la culture. Nous avons un potentiel
culturel qui ne demande qu’à être exploité et les belles, intelligentes et
instruites jeunes filles béninoises ne sont pas rares dans notre pays ».
Sans l’appui financier du
gouvernement béninois, l’Association Culturelle Miss Bénin peut-elle organiser
le concours ?
« La question est pertinente. Il n’y a plus aucun pays dans
lequel l’administration gouvernementale est directement impliquée dans
l’organisation du Concours de Beauté au plan national. Au Bénin, compte tenu
entre autres de la faible densité du tissu économique, force est de reconnaître
que l’administration gouvernementale doit encore accompagner la structure en
charge de l’organisationdu Concours. A notre connaissance, en Afrique, tous les
gouvernements soutiennent l’organisation du Concours National de Beauté. La
question ne se pose pas par rapport au soutien ou non du gouvernement, mais
plutôt par rapport au niveau de ce soutien ».
Les textes fondamentaux
régissant le concours Miss-Bénin ont-ils prévu l’amorce d’une réforme dans
l’avenir ?
« L’Association Culturelle Miss Bénin est une association
relevant de la loi 1901. Au nombre de ses membres, vous trouverez des personnes
exerçant dans plusieurs domaines d’activités. Au sein de l’ACMB, nous préférons
les termes « innovations » ou « objectifs à atteindre ». Le
terme « reformes » est trop administratif. Il y a des innovations en
cours et à venir ».
Votre licence relative à
l’organisation de miss-Bénin autorise-t-elle, l’ingérence du
gouvernement à s’emparer de cet évènement un jour ?
« Le Ministère de la Culture demeure le Ministère de tutelle de
Miss Bénin parce que l’événement Miss Bénin est à cheval sur les plans culturel
et touristique d’une nation. Comme je
l’ai mentionné plutôt, plus aucun gouvernement ne s’implique directement dans
l’organisation du Concours National de Beauté. Dans le cas d’espèces, il s’agit
plutôt de personnes qui peuvent vouloir s’accaparer l’événement Miss Bénin pour
des raisons financières vu le positionnement de Miss Bénin aujourd’hui, et pour
des raisons amorales et perverses aussi ».
Et si on vous force à aller
vers les réformes, quelle sera la conduite à tenir de l’ACMB ?
« La meilleure des réformes dans le contexte actuel est d’améliorer la capacité financière de
l’évènement. Toutes les autres formes d’apports peuvent être considérées sous
la forme de conseils, de critiques constructives, de collaboration et pourquoi
pas d’adhésion à l’Association Culturelle Miss Bénin. L’ACMB est ouverte à
toutes les personnes qui souhaitent y adhérer dans le respect de nos règles de
rigueur, de probité et d’honnêteté ».
Propos recueillis par RODERIC
DEDEGNONHOU, Journaliste à l’AGENCE BENIN PRESSE (ABP)
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