« Celui qui planté un arbre avant de mourir n’a pas vécu inutile ». Ce proverbe indien est en parfaite symbiose avec l’ingénieuse idée du tandem Eric Afagnibo- Gildas Houéssou. Ces dignes fils de la commune de Grand-Popo viennent de poser un acte, qui restera gravé dans la mémoire des populations de cette localité. Il s’agit du Festival de danse folklorique de Grand-Popo, dont les manifestations socioculturelles sont désormais conjuguées au passé depuis le 09 Janvier 2015.
Gildas Houéssou en pleine démonstration musicale
Citée parmi l’une des meilleures communes par excellence en matière du tourisme au Bénin, Grand-Popo doit aussi sa réputation culturelle à cause de l’organisation de la fête de Nonvitcha. Cette fête mobilise chaque année des milliers de fils et filles de la localité autour des questions de développement, des échanges culturels, des scènes de valorisation musicale et danses folkloriques. Au fil des années, ce rendez-vous est devenu incontournable dans la commune de Grand-Popo par la pérennité et l’envergure internationale, puisqu’elle enregistre des touristes venus de divers horizons. Au lendemain de la fête de Nonvitcha, les populations de la commune de Grand-Popo et environs doivent encore attendre douze mois avant de revivre le même évènement culturel. Et c’est pour combler justement ce vide que le tandem Eric Afagnibo- Gildas Houéssou a initié le projet du festival de danse folklorique de Grand-Popo. Il s’agit concrètement pour les porteurs de ce projet de « Faire revivre aux populations de la commune de Grand-Popo et environs, la culture béninoise en général et celle des xwla en particulier ». C’est ainsi qu’avec la complicité du député Benjamin Ablo et certains partenaires, ce festival a désormais pris corps dans la ville de Grand-Popo. Les manifestations socioculturelles de la 01ère édition du Festival de danse folklorique (Fesdanf) ont eu lieu du 08 au 09 Janvier 2015. A l’entame des manifestations, la journée du 08 Janvier 2015 a permis au comité d’organisation d’annoncer les couleurs du festival à travers un géant carnaval, avec la participation active des militaires de la base navale de Grand-Popo.
Le Carnaval des festivaliers |
Serrés les uns à côté des autres et très fougueuse par l’ambiance conviviale dans laquelle se déroule le carnaval, les festivaliers, estimés environ à mille(1.000) personnes, composés des militaires de la base navale de Grand-Popo et la population de Grand-Popo, ont déambulé dans les rues de cette cité touristique. A travers cette mobilisation gigantesque, les caravaniers plantent ainsi le décor des manifestations socioculturelles de la 01ère édition du Festival de danse folklorique (Fesdanf) de Grand-Popo, mais aussi de marquer la journée internationale de la tortue marine avec les militaires de la base navale en vue de dire « halte » à ceux qui massacrent cette espèce. Démarré au carrefour de la commune de Grand-Popo, le carnaval a connu le point de ralliement dans les locaux de la municipalité de ladite commune, avec des doléances relatives au soutien de l’autorité communale aux prochaines éditions du Festival de danse folklorique (Fesdanf) de Grand-Popo.
Groupe Folklorique de Zogbédji |
Après cette étape, place a été laissée au concours de danses folkloriques. Le groupe de danse « Le ventilateur de Zogbédji » était face à son homologue de danse folklorique « Fraternité ». Durant plus de deux heures d’horloge, les groupes, à travers, les leaders vocaux, danseurs et les chœurs ont fait voyager les spectateurs au tréfonds des différentes facettes des sonorités et rythmes du terroir xwla. Riche et beauté, le spectacle de danse folklorique montre la nature de ce projet qui mérite l’accompagnement tout le monde. En effet, les membres du jury ont désigné le groupe de danse « Le ventilateur de Zogbédji », comme le meilleur groupe de la compétition. Le groupe a remporté ainsi un trophée suivi d’une bourse de réalisation d’un album audiovisuel au terme de la compétition. Très satisfait de résultat concret, qui vient ainsi impacter ce groupe, M. Bertrand Gbogbanou, membre du comité d’organisation du Fesdanf, confie, « notre leitmotiv est de promouvoir et valoriser la culture via la danse et les rythmes en voie de disparition tels que : Adjogbo, Azanglo, Bloukou, Akpoka et Kika. Cette ambition est en voie d’être concrétisée avec ce que nous venons d’assister »
Vendredi 09Janvier 2015 : Journée de grands défis
Les festivités se sont poursuivies dans la matinée du vendredi 09Janvier 2015 avec un atelier de danse à la villa Karo, sous la houlette de Gildas Houéssou. Réunissant certains festivaliers et Finlandais, cet atelier de formation a permis au formateur, Gildas Houéssou, de partager les notions élémentaires de la danse (Mouvements du corps, l’harmonie gestuelle, mouvements collectifs ou individuels) aux participants. S’inspirant du patrimoine culturel du Bénin, notamment dans le répertoire des danses, Gildas Houéssou a su renforcer la capacité des participants.
Le plat de résistance de ce festival a été consacré au géant concert live au complexe sportif de Grand-Popo dans la soirée du vendredi 09 Janvier 2015. Populations de Grand-Popo sont venues massivement soutenir les artistes chanteurs ciblés pour ce concert live. Deux groupes de danse folklorique ont enlevé le rideau lors du concert. Avec gongs, tam-tams et percussions les deux groupes ont tour à tour exploré pour le bonheur des spectateurs, plusieurs rythmes du grand –région xwla. Ensuite les chanteurs Marion Akpo et Avoma Black ont enflammé la partie via leur intervention en playback. Le clou de ce géant a été enfoncé par Gildas Houéssou, chanteur béninois résident en Finlande. Surnommé « Grand-Popo Vi », Gildas Houéssou, cet accroc du reggae a exulté les spectateurs dès son entrée sur scène. L’orchestre qui l’accompagne a su mettre les petits plats dans les grands pour combler l’attente des spectateurs. Gildas Houéssou, une silhouette géante aux longues dreadlocks sur scène, a fait des pas contrôlés et une bonne occupation scénique sidérant ainsi le public.
Le fils du terroir a repris des morceaux de son album, tout en invitant sur scène le public à danser le titre « Vi massé tonou». Dans une ambiance très électrique, les spectateurs sont rentrés à la maison avec pleine de satisfaction. Ils l’ont fait savoir au terme du concert par l’entremise des impressions. Certains ont dédié un satisfecit au comité d’organisation du festival et encouragent Gildas Houésou et son staff à réitérer chaque année ce rendez-vous. Après avoir félicité tous ceux qui ont contribué à la réussite de cet évènement, le représentant du parrain, M. Innocent Agbassou a reconnu que ce festival intervient effectivement pour revisiter les danses traditionnelles en déperdition dans la région xwla. Il a rassuré le comité d’organisation sur l’appui constant du député Benjamin Ablo. Faisant un bilan à mi-parcours, le comité d’organisation, malgré les difficultés financières rencontrées au cours de cette aventure, est déterminé à poursuivre le festival avec plus de professionnalisme.
Par Rodéric DEDEGNONHOU, Journaliste à l'Agence Bénin Presse