mercredi 28 novembre 2012

Biennale Bénin édition 2012 : Le projet « Résistances Itinérantes » place Abomey sur orbite

 Projet spécial de la biennale Bénin édition 2012, « Résistances Itinérantes » a frémi la ville historique d’Abomey par la mise en œuvre des différentes activités inscrites à cet effet. C’était vendredi et samedi dernier que festivaliers et publics curieux de la dite ville ont assisté avec satisfaction et ferveur aux diverses phases dudit projet.

Initié par le directeur exécutif de la biennale Bénin édition, Dominique Zinpkè, le projet « Résistances Itinérantes » a pour objectif de mettre en lumière des écritures plastiques contemporaines d’une rare vitalité qui se situent au coeur du quotidien et des enjeux actuels. Ce projet a permis aux festivaliers et publics curieux de la ville d’Abomey d’assister aux vernissages des expositions « Noble Héritage » et « Densité génération Nouvelle ».
  En effet, la soirée du vendredi a permis aux festivaliers de la biennale Bénin de fouler le sol du palais royal d’Abomey  afin d’assister au vernissage de l’exposition « Noble Héritage ». L’artiste, par une sorte d’engagement, transgresse l’expérience ordinaire en se libérant des évidences et en exhibant l’absolue contingence des choses, qu’il ouvre à une dimension critique des phénomènes socioculturels. Quelques soient les lieux, il s’approprie les matériaux nouveaux pour les rendre autrement expressifs par un processus créateur forcément marqué par un imaginaire et un vécu spécifique.
 L’invitation de trois artistes contemporains majeurs au sein du Palais Royal d’Abomey, en fait un miroir fidèle des dynamiques et résistances créatives les plus actuelles. Les oeuvres, ouvertes à l’altérité et dans la constance à soi, y sont dignement reçues. Avec les œuvres  du trio  Barthélémy Toguo (Cameroun) ; Freddy Tsimba (République Démocratique du Congo) et Zinkpè (Bénin), le palais royal d’Abomey respire un travail profond d’une génération engagée pour l’art.
Après cette étape, cap a été mis à l’Unik – Lieu de création contemporaine. Les différentes œuvres de l’exposition  « Densité génération Nouvelle » ont été connues par la visite des festivaliers.  Cette exposition a réuni treize (13) jeunes plasticiens béninois qui ont réalisé des œuvres lors d’une résidence de création. Il s’agit de : Aston, Sébastien Boko, Marius Dansou, Benjamin Déguenon, Bamouss, Thierry Oussou, Toffa, Damien Tokoudagba, Totche, Nathanaël Vodouhe, Rémy Samuz, Nock, Soeur Goussikindey.  La variété des thématiques et des langages choisis par ces artistes permettent de faire le point sur la production artistique aujourd’hui au Bénin. Elle donne la mesure de l’effervescence et du renouveau de la scène artistique, avec notamment l’émergence d’une nouvelle génération qui invente ces propres codes expressifs. Une performance intitulée « The last death » de Barthélémy Toguo  et une soirée festive ont mis fin à la journée du vendredi.  A rappeler que la journée du vendredi a été aussi une occasion pour les festivaliers de visiter la maison du patrimoine de Porto-Novo afin de prendre corps avec le projet « Waba » sans occulter de découvrir l’équipe « Mémoire d’une biennale»  à l’école du patrimoine  africain.

                      Rencontres thématiques  et  hommage à Cyprien Tokoudagba
Les activités du projet « Résistances Itinérantes » ont démarré samedi dernier par le vernissage d’une exposition d’hommage à Cyprien Tokoudagba. Intitulée « Tokoudagba, l’œuvre d’une vie », cette exposition a connu la participation active des festivaliers  à la Maison des arts contemporains d’Abomey (Maca). Elle retrace le parcours artistique de Cyprien Tokoudagba à travers l’originalité de ses œuvres. Grande figure  de l’art contemporain, Cyprien Tokoudagba s’en est allé dans le ciel noir des nuits d’Abomey. Tout au long de sa vie d’artiste, il a puisé une force au service d’un art exceptionnel mettant en scène la richesse du répertoire ésotérique Danhoméen.
Le Musée Historique de la ville d’Abomey, les nombreux temples Vodou, notamment Zomadounou Akaba, la Maison collective Tokoudagba, etc ; sont aujourd’hui autant de lieux qui inscrivent sur les murs d’Abomey le travail de l’artiste en véritable mémoire visuelle. Réalisées en 2012, quelques mois avant sa disparition, les toiles inédites que présente la Maison des Arts Contemporains d’Abomey (MACA), restituent le creuset de l’intuition créatrice de l’artiste Tokoudagba.
Parlant des rencontres thématiques, les festivaliers ont eu le privilège de débattre autour de deux thèmes dans la salle de conférence  d’Unik-lieu de création contemporaine. Il s’agit de « L’artiste citoyen » sous la coordination du commissaire de la biennale Bénin, Abdellah Karroum et « Les masques se meuvent encore » par Claire Tancon.  Développant  sa thématique, Abdellah Karroum a souligné que la question du citoyen est homogène et interroge le format de l’artiste. La question intègre l’œuvre de l’artiste dans un environnement  politique économique, etc, a-t-il poursuivi avant de proposer l’organisation d’agora pour débattre.
(Publié le 12 Novembre 2012 dans le journal Nokoué)


Spectacle déambulatoire du projet « Mava » à Cotonou :« L’idée de cette performance est d’amener l’art vers les habitants de Cotonou et de les faire participer » dixit Meschac Gaba


Au nombre des projets spéciaux qui meublent les manifestations socioculturelles de la biennale Bénin édition 2012, figure le projet du Musée de l’art de la vie active (Mava) à travers la  « bibliothèque roulante ». Le coordonnateur du projet, Meschac Gaba a organisé, jeudi dernier,  un spectacle déambulatoire  pour dévoiler au public le concept de  la « bibliothèque roulante ».

« Dreaming art, creating future ; Tais-toi Jaloux !!!!!!!!! Mava ; L’ordure d’un homme est le trésor d’un autre homme ; le chasseur oublie souvent qu’en suivant le gibier dans la neige ou le sable il laisse des traces ; art as aesthetic action………. ».Telles sont entre autres les phrases écrites dans les langues française et anglaise pour montrer l’universalité de  l’art. Ces phrases sont gravées  sur des plaques de 18x20 cm fixées à l’emplacement numérologique des motos. Au cours de ce spectacle déambulatoire, les « zémidjans » ont eu le privilège d’offrir au public un défilé d’une heure de temps à peu près avec un arrêt de quelques minutes à l'Institut français. Mais avant cet arrêt, la possession a débuté  à l’école de base Fidjrossè centre. 
La place Calvaire, Carrefour Adjaha – Barrière, Cadjehoun - Haie Vive, CNSS - Place du souvenir, Présidence – CNHU, Institut français - Carrefour ancienne radio, Service Immigration - Carrefour des 3 banques, la direction générale de la gendarmerie – Mehu sont les axes ciblés par Meschac Gaba pour le spectacle déambulatoire avant d’échouer  à l’espace Kora. Ils étaient une soixantaine de conducteurs de taxis-motos à déambuler les rues de Cotonou pour le spectacle.  A en croire, Meschac Gaba, l'idée de cette performance est d’amener l’art vers la communauté de Cotonou et de les faire participer. Soulignant que ce projet fait partie des projets spéciaux de la biennale Bénin, Meschac Gaba  a confié que les plaques montrent l’intérêt international du projet dans la mesure où les phrases de la couleur verte-blanche représentent les phrases venues de l’extérieur tandis que celles de la couleur blanche –noire renseignent sur les phrases  des acteurs culturels locaux. Les messages sont des messages d’art, poursuit-il avant de justifier qu’ils sont issus des acteurs tels que : journalistes culturels, curateurs  et des critiques d’art. Pour Hermann Pitz, Meschac Gaba  est un artiste qui travaille au quotidien. Il crée à la dimension internationale pour tous les sujets du monde. Le projet Mava est une illustration, car ce projet est une plate forme dans la quelle les artistes internationaux  et locaux travaillent ensemble, a évoqué Hermann Pitz. Très intéressant, le projet Mava est une source  éternelle pour tous les artistes, a estimé Hermann Pitz avant d’ajouter qu’il est très surpris de voir les conducteurs de taxis motos choisir eux –mêmes les phrases de la plaque. Durant deux mois, la soixantaine de plaques vont circuler dans la ville avant l’ouverture officielle du projet en janvier 2013.
        (Publié le 12 Novembre2012 dans le journal Nokoué)

Entretien avec Dominique Zinkpè au sujet du projet d’exposition ‘’Emblèmes’’: << L’idée force de ce projet est d’essayer de traduire chaque emblème du roi à l’écriture plastique de chaque artiste… »

En marge des festivités marquant l’exposition  ‘’ Art du Benin d’hier et d’aujourd’huiDe la restitution à la révélation’’, plusieurs  projet...