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La maison des jeunes du quartier « Djègan Kpêvi
» de Porto-Novo a abrité la dernière phase de la sélection départementale
des candidates du concours national de beauté Miss Bénin pour la grande finale
qui se tiendra en août prochain. C’était en présence de plusieurs invités que
les représentantes des départements de l’Atlantique, du Littoral, de l’Ouémé et
du Mono ont été élues.
Carrelle Salanon, Ariane Marleine Alade Dagba, Rachid
Hermione Coulibaly et enfin Perpétue Gouvoekè sont les candidates
qui viennent de boucler définitivement la liste des Miss départementales
au titre de l’édition 2012. Issues respectivement des départements de
l’Atlantique, du Littoral, du Mono et de l’Ouémé, ces candidates ont
décroché leur billet pour la grande finale au terme de lasoirée élective régionale du samedi dernier.
En effet, la soirée a mis au tapis dix (10) candidates
pour la conquête des échappes départementales. Après une parade, les candidates
ont offert leur premier passage en tenue traditionnelle. Les deuxième et
troisième passages sont consacrés aux tenues de plage et de soirée.
Il faut noter qu’à chaque passage, les candidates ont eu le privilège d’offrir
aux spectateurs des pas de danses provenant de leurs localités
respectives.Riche et belle, la soirée a connu ses moments explosifs lors des
prestations musicales des artistes chanteurs tels Johnny Ahossi, 02 Much,
Eustache et Josette. La phase difficile de la soirée a été celle de
l’évaluation des aptitudes intellectuelles et oratoiresdes candidates. Cet exercice était axé sur
les thèmes de la promotion de la femme, du harcèlement sexuel en milieu
scolaire, de la corruption et de l’égalité des sexes. Il a permis aux membres
du jury et au public de faire leur choix.
Au cours de la soirée, certains spectateurs ont pu gagner
des gadgets du sponsor officiel en répondant à certaines questions relatives à
l’Eau Minérale Thermale Naturelle Possotome. De même, avant la délibération,
l’occasion a été offerte aux spectateurs de donner leurs
pronostics.
C’est M.Sébastien Okpéicha, président du Jury, qui a donné les résultats
de la soirée.Ainsi, Carrelle Salanon,
Ariane Marleine Alade Dagba, Rachid Hermione Coulibaly et enfin Perpétue Gouvoekè
sont respectivement Miss Atlantique, Miss Littoral, Miss Mono et Miss
Ouémé .Elles viennent ainsi de rallonger la liste des candidates admises pour
la grande finale du 18 Août prochain. Elles rejoignent les candidates Francine
Velounou, Christiana Dossou, Marie Josée Natabou et Faouziath Fassassi
qui vont représenter dignement les départements respectifs du Zou, des
Collines, Couffo et DU le Plateau lors de la finale. Pour le Septentrion, nous
avons Madina Nagnimi de l’Atacora , Fatouma Boubacar Mamane de la Donga, Iflamm Trismégia
Onabiyi du Borgou et Hamdiath Orou-Goure de l’Alibori.
Dans un bref
et excellent exposé d’une quarantaine de pages, l’enseignant-chercheur Léon
Bani BIO BIGOU de l’Université d’Abomey-Calavi a, dans son ouvrage intitulé
« La question du régionalisme et du sectarisme dans la conquête du pouvoir
d’Etat, du Dahomey au Bénin : origines et manifestations », apporté
une contribution remarquable au débat (ancien et nouveau) sur le régionalisme
et le sectarisme au Bénin.
Avant tout
propos, il nous paraît important de remercier l’auteur pour le courage
politique et intellectuel qu’il a eu de poser sans détours le problème du
régionalisme et du sectarisme dans la conquête du pouvoir politique au Bénin.
Son courage intellectuel est d´autant plus louable qu’il a osé, à travers cet
ouvrage, contrairement à bon nombre d´intellectuels béninois, aborder un des
sujets cruciaux de la politique au Bénin que seuls les politiciens manient à
leur guise pour servir leurs intérêts égoïstes : la chasse aux postes
administratifs et politiques. Contribuant ainsi aux débats sur le régionalisme
et le sectarisme au Bénin, l´auteur vient d’ouvrir une piste de réflexions pour
guérir le Bénin de ce mal qui le ronge et continue d’assombrir notre avenir.
La jeune
génération ne saurait être maintenue dans l’ignorance des évènements du passé.
La méconnaissance des faits historiques ne peut en aucune façon aider la
nouvelle génération à dépasser les rancœurs du passé et tendre vers une
solidarité des peuples du Bénin. Ainsi, la connaissance et la prise en compte
du passé constituent pour l´auteur une condition sine qua non de la consolidation
des peuples béninois. Nous réaffirmons avec lui que : « Le pays (le
Bénin) ne pourra jamais avancer dans le mensonge, l’hypocrisie et la
malhonnêteté. »
Pour notre
analyse, nous distinguons deux périodes : i) de la période coloniale à
l’avènement du renouveau démocratique en 1990 ; et ii) l´ère du renouveau
démocratique de 1990 à 2011.
La période allant de 1894 à
1990 : Cette
période, assez bien documentée par l’auteur, retrace l’histoire politique du
Bénin sur fond des rivalités entre les premiers hommes politiques du
pays : Maga, Ahomadégbé, Apithy. Cette partie de l’ouvrage a relevé un
fait marquant de la période coloniale du Dahomey : le sud a été le premier
à être mis en contact avec le colon et a été utilisé par ce dernier pour
conquérir la partie septentrionale du pays. Cette situation a déjà créé les
germes des conflits postérieurs entre les régions.
Corollaire
decette situation, l’école a très tôt
pénétré le sud bien avant la partie septentrionale. Lesressortissants du sud ont été employés dans
l’administration coloniale dès ses premières heures : instituteurs,
infirmiers, agents de police, interprètes ont aidé le colon à asseoir sa
domination. La plupart des premiers intellectuels/hommes politiques sont issus
du sud. Il en est résulté :
- primo :
les gens du sud, considérés comme alliés du colon ont été détestés au même
titre que le colon par les ressortissants du nord ;
-
secundo : les premiers groupements politiques du Dahomey n’ont pas connu
la présence notable des intellectuels du nord.
L’auteur
note bien cette réalité lorsqu’il écrit (page 7) : « les
septentrionaux ne reconnaissent pas et n’acceptent pas la domination dahoméenne
sous le couvert de la puissance coloniale française. »
Les
rivalités entre régions sont antérieures à la prise de conscience
politique des intellectuels dahoméens. Les anciens conflits entre le royaume
d’Abomey et ses voisins ont créé des situations où les autres peuples du
territoire acceptent mal de se mettre dans un creuset unique sous la
dénomination de Dahomey. C’est à cette question qu’a tenté de répondre le
Président Kérékou en choisissant le nom Bénin en 1974.
Le sud du
Bénin est plus peuplé que le nord. A l’indépendance les ressortissants du sud
se retrouvent plus nombreux que ceux du nord dans la jeune Administration
dahoméenne. Ces deux facteurs (historique et démographique) donnent
l’impression à certains intellectuels que le nord est sous représenté dans la
fonction publique et dans les postes de responsabilité et que par
conséquent, il y a discrimination.
La
colonisation ayant pénétré le pays par le sud, les infrastructures installées
au sud sont plus importantes que celles installées dans la partie
septentrionale..
Ces réalités
héritées de l’histoire sont vite agitées par certains intellectuels (quelque
soit leur région d’origine) pour réclamer des postes auxquels leurs compétences
ne leurs donnent pas droit, ou pour exiger des infrastructures à des endroits
où la densité de population ne le justifie pas.
L’accession
à l’indépendance mit en scène les hommes politiques dahoméens. Leurs rivalités
personnelles nourries à la source du sectarisme et du régionalisme aboutiront
aux crises suivies de massacres des années 1963 et 1964. L’auteur considère les
évènements de 1964 comme conséquences directes des évènements d’octobre
1963 ; vrai ou faux,nous laissons
le soin à d’autres historiens plus avertis de dire leur part de vérité.
Toujours
est-il que ces rivalités successives suscitèrent les nombreux coups d’Etat dont
le dernier qui réussit fut celui du 26 octobre 1972. Comme le souligne
l’auteur, cette période donna un semblant de répit au régionalisme, mais
« c’était un volcan politique en sommeil, emprisonné sous les roches
sociologiques pesantes de la dictature militaire. »
Dans un
souci d’éviter le réveil de ce volcan, sous le PRPB (Parti de la Révolution
Populaire du Bénin), il fut institué l’équilibre régional comme critère de
nomination des cadres. Pour Nassirou Arifari Bako, la logique du terroir dans
les nominations des cadres est présente comme « règle pragmatique »
et « instrument souterrain du jeu politique ».
L’institution
de ce principe, ajouta au problème politique d’opposition entre régions, un
problème de développement : celui de la gestion des ressources humaines. A
partir de ce moment l’opposition du nord au sud n’est plus « purement
politique » comme l’indique l’auteur à la page 25.
Bien sûr nos
populations en dehors des périodes électorales vivent sans problème, se
côtoient, se fréquentent, exploitent les mêmes marchés du nord au sud, se
marient entre eux ; plusieurs compatriotes du sud travaillent et
s’installent au nord et vice-versa. Mais
l’institution du principe d’équilibre régional dont les contours sont mal
définis permet à chaque ministre ou chef d’institution d’en faire usage dans le
sens qui lui convient en plaçant les cadres qu’il veut aux postes qu’il veut
sans tenir nécessairement compte des compétences et de l’expérience.
Aujourd’hui
en 2011, s’il est vrai qu’il est utile de raconter le passé à la jeune
génération, pouvons-nous ou devons-nous chercher à trouver des coupables dans
une situation qui est d’ordre historique ? L’auteur à la page 25 écrit
« le sectarisme et le régionalisme ne sont pas institués par le Nord.»
Comme l’une des causes de cette affirmation l’auteur ajoute : «le Nord n’a
réagit qu’à la provocation pour chercher à s’affirmer ; il n’avait jamais
brigué la première place.» Nous nous posons alors la question suivante :
le sectarisme et le régionalisme ont-ils été institués par le Sud ? Répondre
par l’affirmative à cette questionne
reviendrait-elle pas à légitimer toutes les dérives du présent ? On n’en
finirait alors jamais de se jeter les torts les uns aux autres. Or l’auteur a
bien fait de dire dans son exposé qu’il ne s’agit pas de se rejeter les torts dans
ce fléau qui mine le pays.
Tous les béninois d’aujourd’hui et
dahoméens d’hier sont le produit de leur histoire, histoire dont ils n’ont pas
toujours été les principaux acteurs. Certaines réalités sont les conséquences de l’histoire
coloniale et non le fait d’une politique voulue et entretenue par une partie du
pays contre une autre.
Comme
l’auteur, nous croyons fermement que seules les valeurs intrinsèques des
individus et non leurs origines doivent être les critères d’éligibilité aux
postes de responsabilité.
L’ère du Renouveau
Démocratique : 1990 à aujourd´hui
Cette
période, si proche de nous est paradoxalement peu documentée par l’auteur. Et
pour étayer le sujet, l’auteur n’a retenu que les propos tenus en 2010 (et
rapportés par les journaux) par Mme Rosine V. Soglo et M. Bruno Amoussou. Or
pendant la même période de campagne, les cardes et personnalités du nord se
sont réunis à Bassila et les propos tenus à cette rencontre ne sont pas tous
décents à faire écouter au grand public.
Dès
l’avènement du Renouveau Démocratique, beaucoup de cadres ont –à tort et à
raison – utiliséles lobbies de toutes
sortes pour avoir accès aux postes de responsabilité : lobbies
politique, associatif, régional, ethnique et religieux.
M. N. A.
Bako écrit : « La représentation des six départements du pays au
gouvernement et dans les structures administratives de commandement a été
formalisée à travers le critère dit de l’équilibre inter-régional, autrement
dit une officialisation d’une des règles officieuses du jeu politique déjà en
œuvre sous le régime de Kérékou. » Cette politique apporte dans le jeu électoral
ce que Reckya Madougou appelle le « clientélisme du terroir ».
Une
politique dite « des quotas » est venue officieusement régler l’accès
des citoyens aux postes de la fonction publique. Ici il ne s’agit seulement
plus des nominations qui sont à la discrétion du gouvernement, c’est l’ensemble
des postes de la l’administration publique et para-publique qui est pris
d’assaut.
L’article 8
de la constitution de 1990 affirme que l’Etat assure à ses citoyens l'égal
accès à la santé, à l'éducation, à la culture, à l'information, à la formation
professionnelle et à l'emploi. L’article 153 du même
texte stipule que l'État veille au développement harmonieux de toutes les
collectivités territoriales sur la base de la solidarité nationale, des
potentialités régionales et de l'équilibre interrégional. Doit-on comprendre
que la « politique des quotas » est une mise en application de
l’article 153 de la constitution ? Et cette application est-elle conforme
à l’article 8 qui veut un égal accès des citoyens à l’emploi ?
Des concours
officiels de recrutement sont assortis de quotas régionaux. Les résultats
proclamés par les jurys sont tamisés dans des sphères officieuses avant
proclamation officielle. Les délibérations des concours et tests durent des
mois voire année, alors que dans ce même pays les délibérations des examens
nationaux (BAC, BEPC, CEP) se font en quelques semaines.
La base de
calcul des quotas reste floue, aléatoire et opaque. Est-ce le nombre de
candidats par région qui est la base de calcul ? Est-ce le nombre
d’habitants par région ? Est-ce le nombre de scolarisés par
région ?Autant d’inconnus qui
laissent ouvert la porte à toutes sortes d’injustices aux détriments des uns ou
des autres et selon le bon vouloir des ministres, des directeurs des examens et
concours, des diverses autorités en charge de ces recrutements.
Le débat sur
le régionalisme et le sectarisme s’impose inévitablement et je souscris avec
l’auteur au recours aux archives. Mais loin d’établir une échelle de mesure du
« degré de régionalisme » des Présidents passés et actuel, il
s’agit pour nous de savoir si la politique actuelle du gouvernement porte
atteinte à l’égalité des droits des citoyens et si oui ; prendre les
décisions idoines pour redresser la barre. Les Présidents passés peuvent avoir
fait preuve de plus ou moins de régionalisme, mais ce n’est en aucun cas une
raison pour tolérer les mêmes dérives aujourd’hui.
Il faut rouvrir les archives des différents
concours et tests de recrutement qui ont eu lieu depuis l’ère du changement. Il
faut répertorier depuis au moins 5 années toutes les nominations en conseil des
ministres. Au-delà des cabinets ministériels, il faut aller vers les sociétés
d’Etat, les projets d’Etat, les Ambassades et autres postes au niveau
international et sous-régional. Et analyser toutes ces données en tenant compte
de la composition ethnique de notre population.
Pour
illustrer ses propos, l’auteur donne (à la page 32) deux exemples avec
chiffres :
i) sous le
Président Kérékou, cadres nommés : 78 ministres et préfets dont 20 du nord
et 58 du sud – 178 directeurs généraux dont 20 du nord et 158 du sud).
ii) sous le
Président Yayi : sur les 8 les hautes juridictions de l’Etat (Assemblée
nationale, Cour constitutionnelle, Conseil économique et social, Organe
présidentiel de médiation, Haute cour de justice, Grande Chancellerie de
l’ordre national du Bénin, Haute autorité de l’audio-visuel et de la
communication, Cour suprême) 6 sont dirigées par des personnalités du sud et 2
par des personnalités du nord, alors que dansle gouvernement, 21 membres sur les 30 sont du sud.
Ce
déséquilibre apparent soulevé par l’auteur ne révèle pas les dessous du
système. D’une part, l’on ne peut faire aucune conclusion à la lecture de ces
chiffres sans les rapporter aux proportions des différentes régions en termes
de nombre d’habitants et de nombre de cadres. D’autre part, un déséquilibre ou
un équilibre dans les plus hautes institutions du pays n’induit pas
indubitablement la même situation au niveau de l’administration publique. Il
est normal et loisible pour le Chef de l’Etat de nommer qui il veut au poste
qu’il veut au niveau des hautes institutions de l’Etat. Mais Il faudra aller
voir plus loin le processus de recrutement dans l’administration publique, les
nominations dans les sociétés, offices et projets d’Etat pour se rendre compte
de l’existence ou non de discrimination ; qu’elle soit politique,
religieuse ou ethnique.
Si équilibre
interrégional il doit y avoir, les proportions des cadres d’une région ou
ethnie dans les grands corps d’Etat (armée-gendarmerie-police-marine-armée de
l’air-finance-santé-éducation etc.) devrait correspondre à la proportion de
l’ethnie ou de la région dans la population totale. Si l’équilibre genre
devrait mécaniquement s’instaurer, on aurait au moins 50 % de femmes dans les
instances dirigeantes ! A notre sens, seules devront compter les
compétences, car par où que l’on passe pour appliquer « la politique de
quotas », il y aura toujours des catégories de béninois lésés. Alors
laissons place au mérite!
L’équilibre
interrégional devrait se comprendre comme la mise en commun des richesses du
pays au profit du développement de toutes les régions, l’accès équitable de toutes
les communes du Bénin aux services socio-éducatifs de base.
Pour conclure
Léon Bani
BIO BIGOU a donné avec franchise sa vision des origines et des manifestations
du régionalisme et du sectarisme au Bénin. L’objectif poursuivi par cet ouvrage
est noble : éclairer le passé pour mieux construire l’avenir du Bénin dans
l’unité de tous ses fils.
Bien des
points de son analyse nous réconfortent, mais nous ne sommes pas sur les mêmes
longueurs d’ondes quand aux causes, manifestations etapports de solution.
Le préambule
de la constitution de 1990 réaffirme l’opposition de notre peuple à toute forme
de régionalisme. Aujourd’hui, la priorité, c’est d’instaurer un débat national
franc au sujet de toutes les formes d’exclusion et de discrimination. Il
revient à notre génération d’assurer un développement équilibré de toutes les
régions sans tomber dans le régionalisme.
Nous avons
le devoir de trouver une réponse pertinente à cette question. Profiter d’une
position temporairement dominante pour imposer
sa solution est une bombe silencieuse posée sous les pieds des futures
générations.
Par Dossa
Tokpélé Gansin, Ingénieur
Ouvrages cités
Nassirou Arifari Bako. Démocratie et
logique du terroir au Bénin. In Politiques africaines N°59, 1995
Reckya Madougou. Mon combat pour la
parole, L’harmattan, 2008
Léon Bani Bio Bigou. La question du
régionalisme et du sectarisme dans la conquêt du pouvoir d’Etat, du Dahomey au
Bénin : origines et manifestations, 2011
En fin de mission au Bénin, les experts chargés d’étudier la faisabilité de l’organisation de la biennale, M. Abdellah Karroum, commissaire d’exposition indépendant et Mme Lucie Touya, chargée de mission arts visuels-département des échanges et coopérations artistiques ont rencontré les hommes des médias pour faire le point des travaux. C’était vendredi dernier au domicile du plasticien Dominique Zinpkè. (13 février 2012)
M. Abdellah Karroum
Après cinq jours de travaux, les experts en mission pour les préparatifs de la Consortium biennale sont revenus à la charge pour faire le bilan des descentes effectuées dans plusieurs lieux culturels du pays. Selon M. Dominique Zinpkè, l’édition 2012 de la biennale aura lieu de novembre 2012 à janvier 2013. Il s’agit d’une ambition qui a pour objectif de montrer des artistes contemporains aussi bien du Bénin, de la sous région et également des artistes internationaux. « Pour travailler et réussir à montrer des expositions autour de la peinture, de la sculpture, de la vidéo, la performance nous avons pensé investir plusieurs villes du Bénin. Cette mission a permis de cibler des endroits précis où se déroulera l’évènement. La ville de Cotonou sera le poumon avec notamment l’exposition internationale, qui interviendra en correspondance avec les autres expositions. Pour Porto Novo, nous sommes entrain de faire les repérages pour trouver l’endroit adéquat pour faire cet évènement. Des acteurs culturels de chaque ville vont aussi organiser des évènements qui seront en diapason avec la thématique du commissaire et constituer ainsi l’ensemble du projet. Donc, nous allons investir la ville de Cotonou, Porto Novo, Ouidah, et Parakou au travers des différents espaces culturels mais également au travers de différents lieux publics. On n’a pas fini de choisir tous les lieux mais je parie que le commissaire fera tout pour situer les lieux des festivités. Pour un évènement de ce genre, il faut des professionnels pour organiser les choses. Raison pour laquelle nous avons sollicité un commissaire d’exposition pour assurer la direction artistique de la Biennale, regarder la scène artistique du Bénin en lien et en correspondance avec la scène artistique internationale. Il faut noter que, pour cette édition trois structures culturelles se sont mis ensemble pour créer un consortium chargé de coordonner la biennale sous ma présidence » a partagé M. Dominique Zinpkè.
A en croire M. Abdellah Karroum « La scène béninoise est très active et dynamique : c’est la première impression. Les artistes se plaignent du manque de salles. Je ne suis pas venu avec des propositions. Mais je veux m’inspirer du potentiel de création artistique du Bénin pour réaliser le projet. L’important est de créer un projet d’exposition qui s’inspire du potentiel créatif présent ici. J’ai adopté cette démarche dans plusieurs villes dans le monde. Nous allons inventer les lieux à partir des œuvres. La première liste des artistes doit sortir d’ici le mois de mai prochain, le format de l’exposition sera annoncé à la presse dans quelques semaines».
Mme Lucie Touya
Pour Mme Lucie Touya, chargée de mission pour les arts visuels à l’Institut français de Paris, l’Institut français est partenaire de la biennale avec l’ambassade de France au Bénin et de l’Institut français du Cotonou. « Nous travaillons ensemble pour soutenir la scène artistique locale. Je suis venue au Bénin pour confirmer et annoncer notre soutien pour 150 mille Euros pour la biennale du Bénin. J’ai rencontré évidemment les partenaires du Bénin tels que le Consortium avec qui nous sommes en partenariat, le ministère de la Culture, l’Union européenne et les différents opérateurs économiques. L’Institut français et l’ambassade se sont intéressés au projet parce qu’il y a un potentiel très fort de la créativité artistique malgré l’inexistence d’écoles d’arts au Bénin. Il faut renforcer cet acquis à travers ce projet afin d’hisser le Bénin », a-t-elle poursuivi. A rappeler que, dans la capitale économique du Bénin, qu’est la ville de Cotonou, ces experts ont eu le privilège de rencontrer les animateurs des lieux tels que : l’atelier de Zinkpè, la médiathèque des Diasporas, l’Espace Tchif, le siège du Fitheb, la Fondation Zinsou, l’Institut français du Bénin, le Centre Culturel Arttistik Africa, l’Espace Adjadi etc. Dans la ville de Ouidah, la délégation a parcouru des sites tels que le musée d’histoire ou la maison de la culture. Parlant de la ville de Porto-Novo, les experts ont également visité mercredi dernier l’atelier de Gérard Quenum, le Jardin des plantes et de la nature, la maison de la culture et la Maison du patrimoine. Dans leur périple, la délégation des experts s’est rendue à Abomey jeudi dernier. Ils ont parcouru des sites comme : le Musée historique et Unik, lieu de création contemporaine initié par Dominique Zinkpè avant de revenir à Cotonou pour des entretiens avec la délégation de l’Union européenne et Meschac Gaba.
A noter qu’une forte délégation composée des membres du Consortium, de Patrice Leroy Cocac de l’Ambassade de France et de Mme Elise Daubelcour, conseillère technique au ministère de la Culture pour le compte de l’Ambassade de France ont suivi tout le trajet effectué par les experts de la mission.
Seul sur
scène, le comédien camerounais Valéry Ndongo se parle à lui –même. Il interpelle des
personnages absents, mythiques, objets ou des sentiments, etc…pour exprimer son trouble ou son dilemme. Et ceci, à travers
la représentation théâtrale « Bienvenue O Kwatt », qu’il a offerte aux
spectateurs de l’institut français de Cotonou au cours du fitheb édition 2012 .
Avec drôlerie, tendresse, humour et parfois l’ironie, Valéry Ndongo, monologue
emporte les spectateurs dans un monde onirique dénommé « Kwatt »,
son quartier de Yaoundé.
Il s’agit d’un quartier spécial où les gars vivent le meilleur et le
pire en digérant la galère. Dans son quartier de Yaoundé, où Valéry Ndongo a
convié, on parle une langue savoureuse, inventive, lecamfranglais, un zeste de français et
d’anglais, une pincée de dialecte africain, cela donne l’argot des jeunes
camerounais.
Valéry Ndongo a exposé tambour battant des histoires vécues ou
inventées par des personnages haut en couleurs, marabouts, femmes jalouses,
jeunes désœuvrés qui rêvent de Paris, blancs européens en quête d’exotisme, un
drôle de petit monde qui défile dans l’atmosphère bruyante et chaleureuse des
longues nuits étoilées. Dansce
déblayage, Valéry Ndongo a congédié les grandes dérives des pouvoirs, les
vieilles habitudes, les vieux à travers des hommes entre eux.
Décryptant des scènes de la vie où toutes les races du monde trouvent
sa juste part, Valéry Ndongo a opté le choix de prédominer toute la représentation
théâtrale par la présence des africains. Ces derniers changent leur mode de vie
une fois qu’ils sont accompagnés par les blancs. Ils renient parfois leurs
propres frères au détriment des blancs. Un fait que,Valéry Ndongo a régulièrement dénoncé dans la
représentation. Explorant la solitude, l’égoïsme etle désir ardent des blancs de vouloir quelque
à tout prix, Valéry Ndongo a montré
également que les blancs se rejoignent aux noirs à travers le caractère
d’isolement quand chaque race rencontre ses semblables.
Ecrit et interprété par le comédien Valéry Ndongo, le texteest une mise en scène parSonia Ristíc tandis
que Leslie Sozansky a
assuré la régie lumière.
A noter que
cette représentation théâtrale est attendue les 30 mars et02
avril prochain respectivement dans les villes de Porto-Novoet Parakou.